Le Marquis Folco de Baroncelli - Javon - Partie 1

1er novembre 1869 à Aix en Provence – 15 décembre 1943 à Avignon.

Noblesse et Passion

Le Marquis Folco de Barocelli- Javon en 1937.

 

A l’occasion du 70ème anniversaire de la mort de ce grand manadier " Renaissance Saintoise " a souhaité lui rendre hommage par un article retraçant sa vie, mais aussi et surtout son engagement et ses actions pour garder selon ses propres paroles :

Une terre provençale intact, la gardienne d’une identité. J’ai voué ma vie à un idéal : la Provence, et je n’ai embrassé mon métier que pour mieux servir cet idéal, pour me trouver plus près du peuple provençal, pour mieux arriver jusqu’à son cœur et pour mieux l’aider à sauver son passé de gloire, sa langue et ses coutumes ".

 C’est dans cet esprit et avec des photos inédites, que nous désirons aborder l’existence de cet homme hors du commun qui voua sa vie à la Camargue.

Il arrive qu’un homme " invente un pays ", tel est le génie du marquis de Baroncelli- Javon qui accompli son œuvre avec ténacité et abnégation. Cela consistait (et je reprends les termes de M. Jacques Bonamy, membre de la Nacioun Gardiano) à :

" Rassembler le peuple de Camargue, retrouver et maintenir cette terre dans le « Sacré » des Saintes, dans la vertu du costume et de la langue Provençale, et dans la fierté et dans l’honneur de la race ".

Ces propos gardent toutes leurs forces dans un monde qui aujourd’hui est en perte de repères.

UN PEU D’HISTOIRE

- Dès le XIIème siècle, on trouve des Baroncelli souverains de Fiesole. L’un deux combat si vaillamment pour l’empereur Othon que celui-ci vient lui fermer les yeux sur le champ de bataille : Baroncelli, bene ! dit-il.
Puis il trempe l’index de son gantelet dans la blessure du mourant et, écorchant de sang son écu, ajoute :

" Ce seront désormais les armes de ta famille ".

Pro Deo et Rege
Pro Deo et Rege

 

Depuis ce jour, elle porte bande de gueules et d’argent de six pièces. " Baroncelli, bene ! " est son cri de ralliement, sa devise : " Pro Deo et Rege ".

- En 1496, à la suite de problèmes politiques (insurrection contre les Médicis), Jacques Baroncelli, héritier d’une des plus puissantes familles de Florence, dut fuir la ville avec les siens. Il se réfugia en Avignon, au Palais du Roure. Trésoriers, conseillés, diplomates, ses descendants occupent tous de hautes fonctions diplomatiques à la cour des Légats.

- En 1514, une bulle du pape Léon X leur inféode le Marquisat de Javon dans le diocèse de Carpentras.

FOLCO, SA VIE

- En 1868, le marquis Raymond de Baroncelli, se marie avec une Demoiselle de Chazelles, de haute noblesse. De cette union naitront neuf enfants (trois garçons et six filles), dont l’ainé vit le jour le 1er Novembre 1869 à Aix- en- Provence, il s’appellera Marie-Lucien-Gabriel-Folco. Ce n’est que le 6 janvier, jour de la fête des Rois, qu’il est baptisé en l’église de Saint-Jean de Malte.

Le parrain est son grand-père Gabriel et la marraine est sa grand-mère de Chazelles.
Un jour, bien plus tard, il se dira peiné d’être né un 1
er novembre :
Je suis né le jour de la Toussaint, on dit que la vie s’en va obscure froide comme un hiver, pour celui qui, à la fête des Morts, entouré de tristes présages, fit son entrée dans le monde ".

Folco enfantFolco enfant, dessin à la mine de plomb fait par sa mère Henriette de Baroncelli née de Chazelles- Lunac.

A cinq ans, il alla vivre chez sa grand- mère, Madame de Chazelles, place de la Salamandre, à Nîmes. Folco va subir l’influence de sa grand-mère qui l’initiera à la langue Provençale et à la bouvine, grâce à des séjours au " Château de Belle-Coste ", propriété qu’elle possédait sur la commune de Bouillargues. De là naitra l’amour de la Camargue qui l’attire et la fait rêver.

Mais une autre étape va marquer Folco jusqu’à la fin de sa vie. Il n’avait pas encore dix ans quand sa grand – mère décida de l’emmener au pèlerinage des Saintes Maries de la Mer. Nous étions le 25 mai 1878. Cette journée fut pour lui la révélation !
Il fait ses études à Nîmes, alors ville taurine. A Avignon capitale des Félibres (mot tiré du vieux provençal signifiant " 
docteur de la loi "), il rencontre Jean Roumanille et les Félibres en 1886 et Frédéric Mistral en 1889. Dès 1890, il publie un premier ouvrage en provençal, Babali, et dirige avec Mistral, le journal " L’aïoli " en 1891 dont le siège est à l’hôtel du palais du Roure.

- En 1893, il a 24 ans et choisit son destin. Il sera manadier envers et contre tout, il achète ses premières bêtes et créera l’année suivante la " Manado Santanco ". Devant tant de détermination et de passion Mistral lui déclare : " Je te confie la Camargue, Folco. Tu la connais mieux que moi. Défends-là ! ".

En 1895, il se marie avec Henriette Constantin, fille d’un riche vigneron de Châteauneuf- du- Pape (Domaine des Fines Roches). Le mariage à lieu dans cette localité, le Marquis en gardian bien entendu, et deux rangs de cavaliers camarguais leur font la haie d’honneur à la sortie de l’église.

A l’instant même, il enlève la jeune épousée sur son cheval " le Pape ", avec deux brins de fleurs d’oranger au frontal.

Le jeune couple va s’installer aux Saintes- Maries, dans une petite maison louée (rue des Pénitents Blancs).

 
Henriette Constantin

 

- Le 13 décembre 1895 naissance de sa première fille Nerte (Nerto étant une œuvre majeur de Mistral), qui deviendra Mme Bonis le 21 juin 1916.
- Le 30 juillet 1899, il s’installe au Mas de l’Amarée qu’il loue au propriétaire d’alors, M. Allègre. Le jeune manadier, que tout le monde appelle " Lou Marquès " et non pas le Maître, comme les autres patrons des mas, ne se borne pas à diriger cet élevage. Il se fait gardian,

assumant presque seul un écrasant labeur où l’on ne connait ni répit, ni vacances, pas même le dimanche que chôme les paysans.
- Noël 1899, sort le dernier numéro du journal " L’aïoli " où Folco pousse son premier cri d’indignation en faveur des opprimés. Il dénonce dans un poème l’agression contre les Boers (colons Hollandais) en Afrique du Sud.

- 25 septembre 1901, la famille s’agrandit avec la
naissance de Maguelone (Lounet), qui deviendra
Madame de Montgolfier le 6 septembre 1928.
- En 1902
son rêve de manadier se réalise avec les débuts du taureau " Prouvenço ", qui sera le plus fier cocardier de sa manade. Il sera tué le 28 mai 1909, après un triomphe historique à Vauvert, dans un combat d’étalons (le Sangar, Laietoun et le Bandit) dans les prés de Camargue. Inhumé dans une tombe, le corps du taureau-roi repose sous une pierre gravée dont le temps n’a pas effacé l’inscription : CI-GIT PROVENCE, MORT EN COMBAT D’AMOUR.

Parallèlement ses talents littéraires sont reconnus internationalement par la publication aux Etats- Unis de son ouvrage " Babali ".

Babali

Première édition de " Babali " imprimée en Avignon en 1890.

 

Fin de la première partie.

Auteur : Noël ROQUES

 

 

 


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